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М.В.ЛОМОНОСОВ ТОМ 6 ТРУДЫ ПО РУССКОЙ ИСТОРИИ, ОБЩЕСТВЕННО-ЭКОНОМИЧЕСКИМ ВОПРОСАМ И ГЕОГРАФИИ

 
 
 
 
 
 
 
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М.В.ЛОМОНОСОВ
ТОМ 6
ТРУДЫ ПО РУССКОЙ ИСТОРИИ, ОБЩЕСТВЕННО-ЭКОНОМИЧЕСКИМ ВОПРОСАМ И ГЕОГРАФИИ
стр. 104


le conduisit apres avec le medecin Daniel ä un endroit situe ä l'extremite du Kreml pour les appliquer tous les deux ä la question, rigueur qu'ils n'avoient point encor exercee envers aucun de ceux qu'ils avoient massacres. Ce fut un rafinement de cruaute de leur part pour leur rendre la mort plus doulou-reuse. Iwan Narischkin fut applique le premier ä la torture et malgre qu'on le tourmentät d'une facon affreuse, il ne repondit pas un seul mot. Quelques strelitz le trainerent ensuite sur la grande place devant le Kreml, ou l'on le hacha en pieces, et l'on mit sa tete, ses pieds et ses mains sur des pointes de fer. Le medecin Daniel fut applique ä son tour ä la question. Quel­ques strelitz faisoient les fonctions de boureaux, et d'autres enregistroient tout ce qu'il repondoit. A la fin cet examen le4r paroissant trop ennuyeux, ils dechirerent le registre et le traine­rent sur la grande place hors du Kreml, ou ils le massacrerent, et hacherent son corps en pieces. Pendant toutes ces scenes tragiques ils observoient entr'eux une discipline fort exacte. Celui qui etoit convaincu du moindre vol ou pillage, etoit d'abord puni. Toutes les fois qu'on produisoit une nouvelle victime, on donnoit au chateau le signal pour battre la caisse, et sonner le tocsin, ce qui continuoit si long temps jusqua ce que le malheureux fut traine hors du Kreml, et mis a mort sur la grande place. Quand quelqu'un etoit condamne ä mort, on le conduisoit sur le grand escalier devant le palais et les strelitz qui etoient en haut l'elevoient, afin que leurs camara-des, qui etoient en bas pussent le voir; apres quoi ils leur de-mandoient: „Freres le souhaitez-vous?" Ceux, qui etoient en bas, n'avoient pas plut6t repondu: „Oui, nous le souhaitons", qu'ils presentoient leurs piques et hallebardes. La malheureuse victime etoit saisie par les mains et par les pieds et jettee d'en haut sur les piques. Apras quoi on la trainoit sur la grande place hors du Kreml, ou l'on achevoit de lui donner la mort. II etoit midi passe lorsque le medecin Daniel fut massacre. Les strelitz se presenterent apras devant le palais, et crierent tous: „A pre-sent nous sommes satisfaits! Que sa majeste tsarienne en use avec

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