toutes les persones de quelque
consideration, et
s'opposer au retour de Pierre premier. On scut aussi, que
leur dessein etoit de se faire joindre par la populace de Moscou et de deferer
la regence de l'Empire ä la princesse Sophie et ä ses soeurs.
A la premiere
nouvelle
qu'en eurent les ministres, ils depe-cherent un Courier au tsar avec un detail
circonstancie des
decouvertes qu'ils avoient faites. Le Courier trouva Pierre premier
a Vienne, ce qui obligea ce monarque de prendre la route de Moscou.
Cependant les
boyars
qui etoient ä Moscou resolurent de faire marcher contre les rebelles les
generaux Schein et Gordon. Les strelitz firent des marches forcees pour se
rendre a Moscou; et ils etoient deja arrives au couvent de la Resurrection ä 50
Werstes de Moscou, lorsque
les deux armees se trouverent en presence. Le general Schein deputa aux
strelitz pour les exhorter a rentrer dans leur devoir et a demander pardon de
leur crime. Mais ces seditieux, bin de preter l'oreille
aux avis salutaires qu'on leur donnoit, aecablerent d'injures et de reproches
l'en-ѵоуё du general. Iis
rejetterent de meme avec insolence l'exhor-tation du general Gordon, et se
preparerent serieusement au combat.
Dans le
commencement
de l'affaire les generaux se conten-terent de faire tirer a poudre seule contre
les strelitz, unique-ment pour les epouvanter. Mais ceux-ci tirant ä boulet
contre les troupes du tsar en tuerent plusieurs. Celles-ci
firent jouer a leur tour leur artillerie contre les rebelles, et les
attaquerent en meme
tems avec tant d'intrepidite, qu'elles les eurent bientot mis en deroute. Un
grand nombre de strelitz resterent sur la place, quatre mille furent pris avec
toute leur artillerie et leur bagage.
Les prisoniers furent
conduits ä Moscou. On fit subir la question ä leurs chefs, qui avouerent dans
les tourments qu'ils n'avoient rien fait que par l'instigation de la princesse
Sophie, au moyen de la correspondence secrete qu'ils avoient eue avec eile.