On les menaca tous les
deux de les faire mourir si on ne retrouvoit pas le docteur Daniel.
Le 16/27 au matin les strelitz
s'assemblerent de
nouveau au Kreml et ne laisserent de leurs camarades qu'autant qu'il en
falloit pour la garde des portes. Les plus hardis d'entre eux penetrerent dans
les apartements interieurs pour chercher les Narischkins. Ne les trouvant pas,
ils massacrerent premierement le boyar Iwan Maximovitsch Jasykof et le
doumnoi diak ou secretaire d'Etat Awerkei Kirilof, ainsi qu'un colonel
russe Grigorei Gorouschkin, qu'ils avoient tires de leurs maisons ou ils
s'etoient caches. Iis les conduisirent au chateau, jusqu'a ce que tous les
strelitz fussent assembles. Ces pauvres victimes, dont on ne vouloit point
entendre la justification, furent jettees comme les autres du haut de
l'escalier sur les piques et les pertuisanes des strelitz, qui se tenoient en
bas. Leurs corps nuds furent apres traines hors du Kreml et Jettes aupräs de
ceux que l'on avoit massacres le jour precedent. Une heure apres on aprit
qu'on avoit trouve dans la rue le fils du docteur Daniel
travesti. Personne
n'avoit pas voulu le recevoir dans-la crainte d'un traitement pareil. Les
strelitz lui demanderent ou etoit son pere. II leur repondit qu'il ne le savoit
pas, sur quoi ils l'expedierent comme les autres, en le jettant
du haut de l'escalier. Le docteur Goutmensch fut massacre de la meme facon, et
l'on ne voulut point ecouter les preuves de son inno-cence. Les strelitz se
contenterent de lui dire que puisqu'on n'avoit pas trouve Daniel, il falloit
qu'il payät pour lui, qu'il avoit merite ce sort, puis qu'il avoit prepare
les medicaments, qui avoient donne la mort au tsar Feodor Alexeewitsch. On
voulut traiter de meme la femme du docteur Daniel. La jeune tsarine
douairiere pour laquelle ils avoient encor quelques egards interceda pour
eile, et lui sauva la ѵіб. II у auroit eü pourtant plus de difficultes ä
arracher de
leur mains cette pauѵгѳ femme sans le bruit qui se repandit qu'on
avoit saisi un Narischkin, jeune homme de 20 ans et cousin des
autres, que l'on fit mourir sur le champ. Un colonel nomme Andre