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М.В.ЛОМОНОСОВ ТОМ 3 ТРУДЫ ПО ФИЗИКЕ

 
 
 
 
 
 
 
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М.В.ЛОМОНОСОВ
ТОМ 3
ТРУДЫ ПО ФИЗИКЕ
стр. 205


du public? De pareils procedes peuvent-ils etre justifies par quiconque a une ombre de pudeur et un reste de conscience? Or puisqu'en rendant compte de cette maniere des ouvrages des gens de lettres on fait non seulement tort a leur reputation, sur laquelle on n'a aucun droit, mais encore on etouffe la verite en presentant aux lecteurs des idees qui n'ont aucune confor-mite avec eile, il est naturel de s'opposer de toutes ses forces ä des procedes aussi injustes. Si Ton continuoit ä traiter ainsi ceux qui cherchent ä se rendre utiles a la republique des lettres, on les decourageroit entierement et les progres des sciences en souffriroient une diminution considerable. Ce seroit surtout l'entiere ruine de la liberte de philosopher. II faut marquer a de pareils censeurs les justes bornes dans lesquelles il leur convient de se tenir renfermes pour ne pas les franchir sous aucune retenue. Voici donc les maximes par lesquelles on croit devoir finir cette dissertation, et qu'on prie le journaliste de Leipzig et tous ses semblables de bien retenir.

1.     Quiconque se charge d'instruire le public de ce que con-tiennent les ouvrages nouveaux doit premierement considerer ses forces. Car il entreprend un travail penible et fort compose, ou il ne s'agit pas de rapporter des choses communes et de simples generalites, mais de saisir ce qu'il у a de neuf et d'es-sentiel dans des productions qui sont quelquefois celles des plus grands hommes. Debiter lä-dessus des choses sans justesse et sans goüt, c'est s'exposer au mepris et a la risee; c'est res-sembler a un nain qui voudroit soulever des montagnes.

2.     Pour se mettre en etat de porter un jugement sincere et equitable il faut bannir tout prejuge, toute prevention de son esprit et ne pas pretendre que les auteurs dont nous nous ingerons de juger soient servilement astreints aux idees qui nous dominent, en les regardant sans cela comme de vrais ennemis auxquels on est appelle a faire une guerre declaree.

3.     Les ecrits dont on rend compte doivent etre distingues en deux classes. La premiere renferme ceux qui sont Pouvrage d'un seul auteur qui les a ecrits comme personne privee; la

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