witsch, et Alexei
Timofejewitsch Likatschow furent prives de leurs emplois. Le premier etoit
grand chambellan, et le second trd-sorier. II leur füt defendu de paroitre en
presence du nouveau tsar: mais on leur permit de voir la jeune tsarine
douairiere. Le fils aine de Narischkin, jeune homme de 23 ans, füt nomme
boyar,
et grand maitre d'artillerie. Bien de persones pensoient que cette charge ne
convenoit point ä son age. L'autre frere Afonassei ou Athanase
Kirilowitsch, age d'environ vingt ans
eut l'emploi de komnatnoi stolnick aupres du tsar Pierre Alexeewitsch.
Ces dispositions augmenterent les
murmures des
strelitz prevenus d'ailleurs par la princesse Sophie contre la famille des
Narischkins.
Le boyar Artemon Sergeewitsch
Matfeeff au retour
de son exil, s'etoit arrete dans le voisinage de Moscou. II n'avoit pas
grande envie d'entrer dans la ville, avant d'etre assure, que les
esprits aigris commencoient a se radoucir. Mais comme ce seigneur etoit aussi
respectable par son age, que par son expe-rience consommee dans les affaires
tant politiques que militai-res, on jugea sa presence absolument necessaire
dans cette crise. Sa majeste envoya au devant de lui un de ses propres
carosses, dans lequel il arriva en ville le 11 de May, et s& rendit dans sa
maison,
qui avoit ete preparee pour le recevoir. Le lendemain il alla ä la cour et у
fut recu avec toute la
distin-ction possible tant de la part du tsar Pierre I, et de la tsarine sa
mere que par tous les seigneurs de la cour.
Le titre de boyar
lui
fut d'abord rendu, de meme que toutes ses terres et ses domestiques qui
s'etoient engages pendant son exil au Service d'autres maitres. Le 12, le 13
et le 14 sa maison ne desemplit
point d'une foule de persones, qui s'empressoient de lui marquer leur joie de
son retour. On lui envoya de tous cötes des provisions pour sa
maison. Quelques
strelitz meme allerent lui presenter au nom de tous leurs cama-rades du pain et
du sei, comme c'est la coutume, quand quel-qu'un arrive, ou entre dans une
nouvelle maison. II n'est gueres possible d'exprimer, avec quelle politesse
et quelle soümission