pieds (polype), ainsi
que des peaux de serpents dont il se servoit dans ses sortileges, et que par
cette raison seule, il meritoit la mort. Iis ajouterent meme avec brutalite:
„Nous sa-vons qu'Iwan Kirilowitsch Narischkin est cache ches vous; si vous le
remettez entre nos mains, nous serons satisfaits, et nous cesserons toute
poursuite ulterieure, comptant bien que sa majeste fera punir par la main du
boureau ceux qui sont encor marques sur notre liste, et qui se sont
evades. Nous
retourne-rons meme chez nous pourvü que l'on nous accorde une amnestie
generale et que l'on ne nous traite pas comme rebelles pour ce qui vient de se
passer".
Toutes leurs demandes leur furent
accordees, mais
lorsqu'on voulut les prier de ne point 6ter la vie a Iwan Kirilowitsch
Narischkin et au medecin, ils se boucherent d'abord les oreilles, et
repeterent sans cesse: „Nous savons qu'Iwan Narischkin est cache ches
vous, rendes
le de bon gre, ou nous ferons tant de perquisitions que nous le trouverons
enfin; alors les choses pourroient aller encor plus mal; il suffit que nous
avons accorde la vie au vieux Narischkin, et a ses trois plus jeunes
fils; quant
ä Iwan Kirilowitsch, il faut absolument qu'il meure par nos mains. " On
les pria de prendre patience quelque tems. La jeune tsarine douairiere et la
princesse Sophie sortirent encor une fois, et intercederent pour
Narischkin. On
fit meme venir un metropolitain avec l'image de la s. vierge pour tacher de
flechir ces barbares, mais ce fut envain.
Enfin i'ainee des
tsarines douairieres ayant fait administrer ä son frere Iwan le s aint
sacrament et Textreme onction, sortit avec lui. II se tenoit derriere eile et
la sainte image, que le metropolitain portoit. Les deux tsarines, que la
princesse Sophie imitoit par affectation, se mirent ä genoux et supplierent
les strelitz de laisser la vie ä Iwan Narischkin; mais ces demar-ches
humiliantes n'aboutirent a rien. Un de ces barbares per-dant tout respect pour
les tsarines monta l'escalier, et apres avoir pris Iwan Narischkin par les
cheveux l'arracha par force des mains des tsarines, et le traina en bas de
l'escalier. On
8 Ломоносов, т. VI