faveur aupres d'elle. Le
departement des affaires etrangeres fut confere au knes Basile Galitzin. II
lui fut ordonne en meme tems de prendre le titre de vice-roi de Nowgorod et de
garde des sceaux. Elle nomma partie de ses creatures colonels des strelitz, et
voulut que son nom se trouvät dans les ordonnance» avec ceux des empereurs, et
son buste aves celui des tsars sur lesmonnoyes. Les boyars, la noblesse et le
peuple aimoient leurs. souverains et desiroient ardemment qu'ils prissent en
main les. renes du gouvernement: mais personne n'osoit parier par la crainte
de quelque nouvelle entreprise de la part des strelitz.
II arriva dans ce tems lä ä
Moscou, des
ambassadeurs de la part du roi des Romains et du roi de Pologne. La princesse
Sophie leur donna audience avec toute la magnificence pos-sible.
La paix
perpetuelle
qu'elle venoit de conclure avec les Polo-nois, lui fit naitre l'idee
d'entreprendre quelque expedition militaire, qui servit egalement a donner de
l'eclat a son auto-rite et ä la cimenter. Pour cet effet eile fit assembler
une armee de 200
000 hommes
qu'elle envoya en Crimee sous les ordres du knes Wassili Galitzin. Ce seigneur
etoit alors premier-ministre, mais s'appercevant que Tscheglowitoi avoit plus
d'influence dans les affaires que lui, et que retablissement des
troupes, regulieres,
fait par Pierre premier, reussissoit ä vue d'oeil, la necessite de se mettre
ä la tete des troupes lui servit de pre-texte pour s'absenter de la cour. Ce
fut donc- lui qui fit ä la princesse Sophie la premiere ouverture de cette
expedition. Pierre premier fit tous ses efforts pour s'y opposer; mais ce fut
envain, et la princesse l'emporta.
L'armee n'entra
que
fort tard en campagne, ce qui donna aux Tatares de Crimee le tems de bruler
toutes les herbes dans les deserts, ce qui incommoda extremement l'armee Russe.
Cette disette de fourage l'obligea meme de retourner sur ses pas sans avoir
rien entrepris. La princesse pour sauver les apparences, loua la conduite des
generaux et les recom-pensa.