s'ecrierent tous:
„Vous seres notre tsar et perissent tous les trai-tres!" Iis exigerent en
meme temps, que le tsar Pierre remit le sceptre ä son frere aine, ce qu'il
fut oblige de faire. Apres cela i\& s'ecrierent derechef: „Remettes entre nos
mains les traitres, et principalement les Narischkins pour les exterminer tous,
et qu'on enferme dans un couvent la tsarine Natalia Kirilowna; nous
defendrons jusqu'ä la derniere goute de sang notre tsar Iwan Alexeewitsch et
notre prince Pierre Alexeewitsch". Le knes Dol-goroukoi et le boyar
Artemon Matfeew sortirent pour la seconde fois; et le premier ayant descendu
le grand escalier, park aux strelitz avec douceur et tacha de les faire
rentrer dans leur devoir, les assurant qu'on auroit soin de les satisfaire en
tout.
La princesse
Sophie, craignant
l'effet des persuasions de ce seigneur, les fit avertir sur le champ, que
s'ils ne massacroient pas le jour meme les persones dont les noms etoient
ecrits sur la liste, qu'on leur remit, ils le seroient eux memes le
lendemain.
Cet avis mit les strelitz en fureur
et ils ne
voulurent plus rien ecouter. Iis se saisirent du knäs Dolgoroukoi, et apras
de Matfeew et les jetterent tous deux du haut de l'escalier. Les autres
strelitz les recurent sur leurs piques, et apres les avoir tues, ils
trainerent leurs corps nuds sur la grande place devant le Kreml.
A peine cette
premiere
scene tragique fut eile finie, qu'ils crierent de nouveau, qu'on leur remit
aussi les autres traitres, dont le nombre suivant leur liste devoit monter а
40. Comme personne ne
paroissoit, ils entrerent eux memes dans les appartements Interieurs et dans
les eglises, oubliant le respect dü aux tsars, ainsi qu'aux tsarines
douairieres et aux princesses. Ks у trouverent le second fils de
Narischkin, Afanassei
Kirilo-witsch. Iis le trainerent par les cheveux jusqu'au grand escalier, et
le jetterent sur les piques de leur camarades, qui le massa-crerent comme les
deux premiers, et trainerent son corps sur la place, ou etoient les autres.
Le doumnoi diack
Lariwon Iwanow, et son fils Wassili, que les strelitz trouverent aussi dans
une eglise, eurent le meme sort.