vanskoi qu'il leur
etoit dü quelque chose par leurs colonels. Malgre la faussete de cette
Imputation leur chef ordonna sans autre perquisition qu'on les satisfit. Les
colonels furent condamnes en consequence a leur payer plusieurs milliers de
roubles, ce qui ruina la pluspart de ces officiers.
La faveur dont Chovanskoi jouissoit
aupres de
la princesse Sophie lui fit naitre le dessein de se venger de Miloslavskoi avec
qui il avoit eu quelques demeles. II jetta les yeux sur les strelitz pour le
massacrer. Iis chercherent bient5t l'occasion de satisfaire Chovanskoi. Mais
Miloslavskoi ceda pour un moment ä l'orage et se retira secretement dans ses
terres. II repa-rut neamoins quelque tems apres ä la cour. II accusa
Chovanskoi
devant la princesse Sophie d'avoir parle avec affectation en public de sa haute
naissance, de s'etre dit descendu des rois, et de s'etre meme vante qu'il se
remarieroit ä une des princesses. Sophie fut indignee de son audace; mais
eile dissi-mula adroitement, bien resolue de faire eclater son indignation
quand il en seroit tems.
TROISIEME REVOLTE
Chovanskoi
d'intelligence avec les strelitz s'occupa du soin d'affermir l'heresie, et de
mettre la derniere main a son entreprise criminelle. Les tsars informes de
ses menees secrettes, se rendirent le 29 Aout de Moscou a
Kolomenskoe, emmenant avec
eux tous les boyars et les autres seigneurs de la cour Chovanskoi ne soupconoit
point qu'ils dussent aller plus bin.
Le 2 Septembre, on trouva un ecrit
attache aux portes du
palais de Kolomenskoe, dans lequel on avertissoit que Chovanskoi, son fils
et ses partisans tramoient une conspiration contre la vie de leurs
souverains, du
patriarche et des boyars; qu'ils pensoient meme ä se rendre maitres de
l'Empire. Cet avis obligea les tsars de partir ce jour meme de
Kolomenskoe, pour
le village de Worobievo, ou la tsarine douairiere Natalie Kiri-lowna, et la
princesse Natalie Alexeewna les accompagnerent.